Les cartes à double numérotation dans l’Oracle Gé : sens cachés et interprétations

Dans l’Oracle Gé, certaines cartes se distinguent par une particularité graphique : leur numéro apparaît deux fois, généralement dans le coin supérieur droit et dans le coin inférieur gauche. Les autres cartes, dites « simples », n’affichent le numéro que dans le coin supérieur droit.

Les cartes concernées sont :

• L’Araignée (8)
• Le Poignard (12)
• Les Symboles Sexuels (15)
• La Route (16)
• La Cigogne (18)
• Le Cadeau (28)
• L’Hôpital (35)
• Le Rat (39)
• La Justice (44)
• La Jeune Fille (45)
• Le Jeune Homme (46)
• La Femme (47)
• L’Homme (48)
• La Consultante (49)
• Le Consultant (50)
• La Femme Âgée (51)
• L’Homme Âgé (52)

Cette double numérotation est une caractéristique propre à l’Oracle Gé, qui intrigue de nombreux praticiens. Il ne s’agit pas d’une erreur d’édition, mais bien d’un choix volontaire lié à la structure du jeu, à son symbolisme et à son mode d’interprétation.

Ce système semble offrir une flexibilité accrue et permettre au consultant de mieux comprendre le tirage. Mais alors, comment interpréter cette particularité ? Plusieurs pistes se dégagent.

Des cartes « spéciales », qui nécessitent une attention particulière ?

La double numérotation pourrait servir de signal visuel, indiquant que la carte est « spéciale » et doit retenir plus fortement l’attention.

Les cartes 8, 12, 15, 16, 18, 28, 35, 39 et 44 représentent des situations marquantes (traîtrise, transformation, justice, santé, etc.), des lieux, ou encore des événements influents dans la vie du consultant.

Les huit cartes personnages (45 à 52) désignent quant à elles les personnes impliquées dans le tirage : le consultant lui-même, son entourage familial, amical ou professionnel. Elles sont donc indispensables pour comprendre les dynamiques relationnelles.

Dans cette lecture, la double numérotation n’aurait qu’un rôle de « mise en valeur » : ces cartes seraient simplement plus importantes que les autres.

Mais peut-être la signification va-t-elle plus loin…

Une invitation à lire les cartes renversées ?

L’autre possibilité est que la double numérotation indique que ces cartes peuvent être lues dans les deux sens : à l’endroit et à l’envers.

Cela les rapprocherait du Tarot, où l’orientation modifie la signification. Pourtant, dans les oracles, et notamment dans l’Oracle Gé, on évoque rarement cette approche. C’est même une spécificité qui le rend unique.

Mais cela ouvrirait la porte à une lecture plus nuancée, où l’orientation influe sur la signification.

Exemple avec les cartes thématiques

Si l’on adopte ce principe, ces cartes pourraient avoir un sens positif ou neutre lorsqu’elles apparaissent droites, et un sens plus complexe, bloquant ou inversé lorsqu’elles sont renversées.

Cette logique du « contre-pied » permet d’élargir la palette des interprétations. Voici un aperçu comparatif de leurs sens :

Quid des cartes personnages (45 à 52) ?

La question est plus complexe, car les cartes personnages sont en général neutres. Elles désignent une personne ou une énergie, mais ne portent pas en elles une connotation positive ou négative. Alors comment les lire lorsqu’elles apparaissent inversées ?

Plusieurs pistes existent :

Dualité des traits ou intentions :
À l’endroit : l’archétype exprime ses qualités positives (ex. Jeune Homme = ambition, dynamisme).
À l’envers : il reflète ses failles (ex. Jeune Homme renversé = impulsivité, manque de direction).

Temporalité ou évolution :
À l’endroit : état actuel, pleinement exprimé.
À l’envers : potentiel en sommeil, évolution bloquée ou inachevée.

Lecture contextuelle :
Près d’une carte négative (ex. Croix, Rat) : la personne peut être source de problème ou en difficulté.
Près d’une carte positive (ex. Soleil, Cadeau) : une aide ou une ressource encore cachée.

Approche intuitive :
Une carte personnage inversée peut indiquer un déséquilibre, une facette cachée, ou une tension dans la relation au consultant.

Approche « physique » (tradition orale) :
Certains lecteurs considèrent que l’orientation influe sur l’apparence :
À l’endroit → cheveux foncés.
À l’envers → cheveux clairs (blonds, roux, châtains).
Cette précision affine l’identification de la personne concernée.

En conclusion

La double numérotation dans l’Oracle Gé n’est donc pas un simple détail graphique : elle peut être comprise comme un signal de cartes centrales, mais aussi comme une invitation à explorer la lecture inversée, chose rare dans les oracles.

Faut-il l’adopter systématiquement ? Pas forcément. Certains praticiens préfèreront conserver une lecture classique, tandis que d’autres trouveront dans cette approche une source d’interprétation plus subtile et nuancée.

Comme toujours avec l’Oracle Gé, l’intuition reste le meilleur guide : ces cartes à double numéro invitent à lire entre les lignes… et parfois, entre les sens.